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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/445

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CONTES ARABES.

rant plus long-temps sans le voir : » « Allez, repartit la reine, je le veux bien ; mais vous ne serez pas long-temps à revenir, si vous vous souvenez que je ne puis vivre sans vous. » Elle lui fit donner un cheval richement harnaché, et il partit.

Le vieillard Abdallah fut ravi de revoir le roi Beder : sans avoir égard à sa qualité, il l’embrassa tendrement, et le roi Beder l’embrassa de même, afin que personne ne doutât qu’il ne fût son neveu. Quand ils se furent assis : « Hé bien, demanda Abdallah au roi, comment vous êtes-vous trouvé, et comment vous trouvez-vous encore avec cette infidelle, cette magicienne ? »

« Jusqu’à présent, reprit le roi Beder, je puis dire qu’elle a eu pour moi toutes sortes d’égards imaginables, et qu’elle a eu toute la considération et tout l’empressement possible pour mieux me persuader qu’elle m’aime parfaitement. Mais j’ai remarqué une chose cette nuit qui me donne un juste sujet de soupçonner