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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/458

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LES MILLE ET UNE NUITS,

comptions si la somme y est ; au cas qu’elle n’y soit pas, j’aurai bientôt trouvé le reste, ma maison n’est pas loin. »

L’étonnement du roi Beder fut extrême, quand il vit la bourse : « Bonne mère, reprit-il, ne voyez-vous pas que ce que je vous en ai dit, n’est que pour rire ; je vous répète que ma cavale n’est pas à vendre. »

Le vieillard qui avoit été témoin de tout cet entretien, prit alors la parole : « Mon fils, dit-il au roi Beder, il faut que vous sachiez une chose, que je vois bien que vous ignorez, c’est qu’il n’est pas permis en cette ville de mentir en aucune manière sous peine de mort. Ainsi vous ne pouvez vous dispenser de prendre l’argent de cette bonne femme, et de lui livrer votre cavale, puisqu’elle vous en donne la somme que vous avez demandée. Vous ferez mieux de faire la chose sans bruit, que de vous exposer au malheur qui pourroit vous en arriver. »

Le roi Beder, bien affligé de s’être