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CONTES ARABES.

CCXXVIe NUIT.

Sire, le prince Camaralzaman, comme il est aisé de juger, fut dans une affliction extrême de se voir contraint de rester encore dans un pays où il n’avoit et ne vouloit avoir aucune habitude, et d’attendre une autre année pour réparer l’occasion qu’il venoit de perdre. Ce qui le désoloit davantage, c’est qu’il s’étoit dessaisi du talisman de la princesse Badoure, et qu’il le tint pour perdu. Il n’eut pas d’autre parti à prendre cependant que de retourner au jardin d’où il étoit sorti, de le prendre à louage du propriétaire à qui il appartenoit, et de continuer de le cultiver, en déplorant son malheur et sa mauvaise fortune. Comme il ne pouvoit supporter la fatigue de le cultiver seul, il prit un garçon à gages ; et afin de ne