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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/51

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CONTES ARABES.

que Camaralzaman pouvoit y être embarqué, et la pensée lui vint de le prévenir et d’aller au-devant de lui, non pas pour se faire connoître (car elle se doutoit bien qu’il ne la reconnoîtroit pas), mais pour le remarquer et prendre les mesures qu’elle jugeroit à propos pour leur reconnoissance mutuelle. Sous prétexte de s’informer elle-même des marchandises, et même de voir la première et de choisir les plus précieuses qui lui conviendroient, elle commanda qu’on lui amenât un cheval. Elle se rendit au port accompagnée de plusieurs officiers qui se trouvèrent près d’elle ; et elle y arriva dans le temps que le capitaine venoit de débarquer. Elle le fit venir, et voulut savoir de lui d’où il venoit, combien il y avoit de temps qu’il étoit parti, quelles bonnes ou mauvaises rencontres il avoit faites dans sa navigation, s’il n’amenoit pas quelqu’étranger de distinction, et sur-tout de quoi son vaisseau étoit chargé ?

Le capitaine satisfit à toutes ces de-