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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/519

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CONTES ARABES.

vous en instruire. J’attendois pour m’acquitter de ma commission, que vous eussiez pris quelques momens de repos, jugeant que vous deviez en avoir besoin après la fatigue, et… » « Donnez, donnez-moi ce billet, interrompit avec précipitation le calife, vous avez mal à propos différé de me le remettre. »

Aube du jour lui présenta aussitôt le billet ; il l’ouvrit avec beaucoup d’impatience ; Tourmente y faisoit le détail de tout ce qui s’étoit passé ; mais elle s’étendoit un peu trop sur les soins que Ganem avoit d’elle. Le calife naturellement jaloux, au lieu d’être touché de l’inhumanité de Zobéïde, ne fut sensible qu’à l’infidélité qu’il s’imagina que Tourmente lui avoit faite. « Hé quoi, dit-il, après avoir lu le billet, il y a quatre mois que la perfide est avec un jeune marchand dont elle a l’effronterie de me vanter l’attention pour elle ! Il y a trente jours que je suis de retour à Bagdad, et elle s’avise aujourd’hui de me donner de ses nouvelles ! L’in-