Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LES MILLE ET UNE NUITS,

Comme la nuit approchoit, la princesse Badoure se retira d’abord dans le palais intérieur, alla à l’appartement de la princesse Haïatalnefous, et se fit apporter les cinquante pots d’olives. Elle en ouvrit un pour lui en faire goûter, et pour en goûter elle-même, et le versa dans un plat. Son étonnement fut des plus grands, quand elle vit les olives mêlées avec de la poudre d’or. « Quelle aventure, quelle merveille, s’écria-t-elle ! » Elle fit ouvrir et vuider les autres pots en sa présence par les femmes d’Haïatalnefous, et son admiration augmenta à mesure qu’elle vit que les olives de chaque pot étoient mêlées avec la poudre d’or. Mais quand on vint à vuider celui où Camaralzaman avoit mis son talisman, et qu’elle l’eut aperçu, elle en fut si fort surprise qu’elle s’évanouit.

La princesse Haïatalnefous et ses femmes secoururent la princesse Badoure, et la firent revenir à force de lui jeter de l’eau sur le visage. Lorsqu’elle eut repris tous ses sens, elle prit le talisman et le baisa à plusieurs