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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/70

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LES MILLE ET UNE NUITS,

ait jamais paru sous le ciel, à qui il a appartenu et dont il m’a causé la perte ! Il me l’a causée par une aventure étrange, dont le récit toucheroit votre Majesté de compassion pour un mari et pour un amant infortuné comme moi, si elle vouloit se donner la patience de l’entendre. »

« Vous m’en entretiendrez une autre fois, reprit la princesse ; mais je suis bien aise, ajouta-t-elle, de vous dire que j’en sais déjà quelque chose : je reviens à vous, attendez-moi un moment. »

En disant ces paroles, la princesse Badoure entra dans un cabinet où elle quitta le turban royal, et après avoir pris en peu de momens une coiffure et un habillement de femme, avec la ceinture qu’elle avoit le jour de leur séparation, elle rentra dans la chambre.

Le prince Camaralzaman reconnut d’abord sa chère princesse, courut à elle, et en l’embrassant tendrement : « Ah, s’écria-t-il, que je suis obligé au roi de m’avoir surpris si agréable-