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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/80

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LES MILLE ET UNE NUITS,

déclarer de bouche au prince que chacune aimoit en particulier, elles convinrent de s’en expliquer chacune par un billet ; et pour l’exécution d’un dessein si pernicieux, elles profitèrent de l’absence du roi Camaralzaman pour une chasse de trois ou quatre jours.

Le jour du départ du roi, le prince Amgiad présida au conseil, et rendit la justice jusqu’à deux ou trois heures après midi. À la sortie du conseil, comme il rentroit dans le palais, un eunuque le prit en particulier, et lui présenta un billet de la part de la reine Haïatalnefous. Amgiad le prit et le lut avec horreur. « Quoi, perfide, dit-il à l’eunuque en achevant de lire et en tirant le sabre, est-ce là la fidélité que tu dois à ton maître et à ton roi ? » En disant ces paroles, il lui trancha la tête.

Après cette action, Amgiad transporté de colère, alla trouver la reine Badoure, sa mère, d’un air qui marquoit son ressentiment, lui montra le billet, et l’informa du contenu, après