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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/86

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LES MILLE ET UNE NUITS,

de la ville, de tel côté, et si loin qu’il lui plairoit, et de ne pas revenir qu’il n’apportât leurs habits pour marque de l’exécution de l’ordre qu’il lui donnoit.

Giondar marcha toute la nuit, et le lendemain matin quand il eut mis pied à terre, il signifia aux princes, tes larmes aux jeux, l’ordre qu’il avoit. « Princes, leur dit-il, cet ordre est bien cruel, et c’est pour moi une mortification des plus sensibles d’avoir été choisi pour en être l’exécuteur : plût à Dieu que je pusse m’en dispenser ! » « Faites votre devoir, reprirent les princes ; nous savons bien que vous n’êtes pas la cause de notre mort : nous vous la pardonnons de bon cœur. »

En disant ces paroles, les princes s’embrassèrent, et se dirent le dernier adieu avec tant de tendresse, qu’ils furent long-temps sans se séparer. Le prince Assad se mit le premier en état de recevoir le coup de la mort. « Commencez par moi, dit-il, Giondar ; que je n’aie pas la dou-