Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LES MILLE ET UNE NUITS,

d’une plaine immense de sable quelque chose de noir qui lui parut être un grand amas de tentes, ou une ville considérable. Il se mit aussitôt en chemin, dans l’espoir d’arriver à un lieu habité avant que la chaleur devînt plus forte. Le sable, dans lequel s’enfoncent ses pas, rend sa marche lente et pénible ; mais son courage s’accroit par les difficultés. Plongé dans un océan embrâsé, dévoré en même temps par l’ardeur du soleil, il n’est occupé que de la grandeur et de la beauté de son entreprise. Les vers se présentent en foule à son esprit sur un si beau sujet : il chante à la fois les attraits de la gloire, son empire sur les cœurs généreux, et les charmes de la beauté, qui ne sont pas moins puissans sur les âmes sensibles.

Le soleil au milieu de sa course dardoit sur la terre des rayons de feu ; et l’objet vers lequel le prince dirigeoit ses pas, paroissoit toujours aussi éloigné. L’excès de la chaleur et de la fatigue épuisoient ses forces,