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LES MILLE ET UNE NUITS,

vit paroître devant lui le génie Alâbous. Il tenoit de la main gauche un baudrier auquel étoit suspendu un large cimeterre, ouvrage des génies. De la main droite il tenoit une coupe d’or, remplie d’une eau propre à réparer les forces épuisées. Il la présenta au prince, qui la prit et la but tout entière.

Le prince, charmé d’avoir retrouvé le génie, lui raconta son entrevue avec Dorrat Algoase, et le remercia de lui avoir révélé le secret de sa destinée, en lui faisant connoître le bonheur qui l’attendoit.

« Ce bonheur est encore loin de vous, lui dit le génie. Un espace immense, des mers orageuses vous séparent de la beauté qui fait l’objet de Vos vœux. Il vous faudra, pour parvenir jusqu’à elle, braver des dangers de toute espèce, triompher de monstres effroyables, surmonter des obstacles capables de faire pâlir les plus braves, et de glacer les cœurs les plus intrépides. Que ne puis-je vous transporter sur-le-champ auprès