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LES MILLE ET UNE NUITS,

que nous soyons jamais séparés. »

La vieille passa toute la nuit à lire et à prier. Au point du jour, elle vint trouver Naam et Naama, leur souhaita le bonjour, et voulut prendre congé d’eux. « Où allez-vous, ma bonne, lui dit Naam ? Mon mari m’a ordonné de vous faire préparer une salle où vous serez seule, et où vous pourrez prier à votre aise. » « Que Dieu, dit la vieille, prolonge vos jours et vous comble de ses bénédictions ! Je vais visiter les mosquées, les oratoires, les tombeaux des plus dévots personnages, et j’aurai soin de prier pour vous. Permettez-moi seulement de venir vous voir quelquefois, et recommandez à votre portier de me laisser entrer. » La vieille étant sortie, Naam, dont elle avoit déjà su gagner la confiance, et qui ne soupçonnoit rien de son perfide dessein, fut si fâchée de son départ qu’elle ne put s’empêcher de pleurer.

La vieille alla trouver sur-le-champ Hegiage, qui, dès qu’il