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CONTES ARABES.

d’arriver en même temps que cette lettre. » Son épouse lui témoigna sa satisfaction d’apprendre une nouvelle qui paroissoit lui être aussi agréable.

La sœur du calife étant entrée dans l’appartement où étoit la jeune esclave, et l’ayant aperçue, s’écria : « Le maître à qui vous appartenez n’auroit point fait un mauvais marché, quand même il vous auroit payée cent mille pièces d’or. » Naam, sans faire attention à ces paroles, lui dit : « Au nom de Dieu, Madame, daignez m’apprendre quel est ce palais, à quel prince il appartient, et le nom de la ville où je me trouve ? »

« Vous êtes, lui répondit la princesse, dans la ville de Damas ; ce palais est celui de mon frère le calife Abdalmalek Ebn Merouan. Mais vous m’interrogez comme si vous ignoriez tout cela. » « En vérité, Madame, répondit Naam, je l’ignorois absolument. » « Comment, reprit la princesse, celui qui vous a vendue et qui a touché le prix de votre liberté, ne vous a-t-il pas in-