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CONTES ARABES.

contre son cœur. La joie qu’ils éprouvèrent les fit tomber sans connoissance dans les bras l’un de l’autre. Lorsqu’ils eurent repris leurs esprits, la princesse les fit asseoir à ses côtés, et se mit à chercher avec eux le moyen de les tirer du mauvais pas où ils se trouvoient engagés.

« Madame, dit Naam, notre destinée est maintenant entre vos mains. » « Vous n’avez rien à redouter de ma part, répondit affectueusement la princesse, et je ferai au contraire tout ce qui dépendra de moi pour éloigner le danger, qui, dans toute autre circonstance, pourroit vous menacer. » Puis se tournant vers son esclave, elle lui ordonna de leur apporter à manger, et de servir des rafraîchissemens.

Cet ordre ayant été exécuté, la princesse leur présenta elle-même plusieurs choses, et les invita à se livrer librement au plaisir qu’ils avoient de se revoir. Ces amans passèrent une partie de la soirée à se féliciter mutuellement sur leur