Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
CONTES ARABES.

guée d’avoir chanté, et pris part à la conversation toute la soirée. Si vous le trouvez bon, je vais vous raconter une histoire que j’ai lue autrefois. » Le calife lui ayant témoigné le plaisir qu’il auroit à l’entendre, la princesse reprit ainsi :

« Seigneur, il y avoit autrefois dans la ville de Koufa un jeune homme appelé Naama, fils de Rabia, qui possédoit une esclave dont il étoit éperdument amoureux. Cette esclave, qui avoit été élevée avec lui, le payoit du plus tendre retour. À peine l’eut-il épousée, que la fortune, toujours inconstante, lui fît éprouver le plus affreux des malheurs : on vint un jour lui enlever son esclave dans sa propre maison. Le ravisseur la vendit dix mille pièces d’or à un prince très-puissant, qui fit vainement tous ses efforts pour s’en faire aimer.

» Naama, au désespoir de la perte de son esclave, abandonna sa famille, sa fortune et sa maison pour aller s’informer de ce qu’elle étoit