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LES MILLE ET UNE NUITS,

heure, et devenoit de jour en jour plus fort et plus vigoureux. Plus il profitoit, plus son père qui l’aimoit à l’excès, et qui étoit un peu crédule, craignoit qu’il ne lui arrivât quelque accident. Il appréhendoit sur-tout pour lui les regards malins des envieux. Pour l’y soustraire, il résolut de le faire élever dans un souterrain, et de ne l’en laisser sortir que quand sa barbe seroit entièrement poussée. En conséquence, il le remit entre les mains d’une esclave et d’un vieux serviteur, qu’il chargea d’avoir soin de lui, de l’amuser, et de lui donner tout ce qui lui étoit nécessaire.

Quand Alaeddin eut atteint l’âge de sept ans, son père le fit circoncire, et fit venir un savant pour lui apprendre à écrire, lui expliquer le Coran, et l’initier dans les sciences. Le jeune Alaeddin se livra dans sa retraite avec application à l’étude, et fit de grands progrès.

Le vieux serviteur ayant un jour oublié de fermer après lui la porte