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CONTES ARABES.

minant attentivement, il vit que cette lumière étoit produite par l’éclat des lances et des cimeterres dont une troupe d’Arabes Bédouins étoit armée.

Ils se virent bientôt investis par les brigands, qui fondirent sur eux en criant : « Ô fortune ! Ô butin ! » Kemaleddin leur cria de son côté : « Retirez-vous, fuyez loin d’ici, infames voleurs, les plus vils et les plus méprisables des Arabes ! » Et en même temps il s’avança à leur rencontre ; mais le chef de la troupe, nommé le Scheikh Aglan Abou Nab, lui porta un si rude coup de lance, que le fer traversa sa poitrine de part en part, et le renversa mort à l’entrée de sa tente. Le sacca[1], ou serviteur, chargé d’abreuver les animaux, s’étant ensuite présenté devant les brigands, en criant pareillement, et en faisant éclater son mépris pour eux, un Arabe le frappa

  1. Porteur d’eau.