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LES MILLE ET UNE NUITS,

voyant que les Arabes avoient disparu avec leur butin[1], se leva, et se mit à courir de toutes ses forces. Abou Nab s’étant retourné dans ce moment, s’écria : « Camarades, je vois quelqu’un s’enfuir ! » Un des brigands se détacha aussitôt de la bande, et cria de toutes ses forces : « Tu as beau fuir, je t’aurai bientôt attrapé. » En même temps il piqua son cheval, et courut à toute bride sur Alaeddin.

Alaeddin aperçut alors devant lui un réservoir d’eau, près duquel étoit une citerne. Il grimpa vivement sur le mur de cette citerne, s’y étendit de tout son long, et fit semblant de dormir. Il se recommanda à Dieu, et le supplia de le dérober à tous les regards. Le Bédouin s’étant approché de lui, et s’étant dressé sur ses étriers pour le saisir, Alaeddin fit une seconde prière semblable à celle qu’il venoit de faire. Aussitôt un scorpion sortit de son trou, et piqua

  1. Mot à mot : que les oiseaux s’étoient envolés avec leur proie.