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CONTES ARABES.

Mahmoud et Alaeddin se mirent à table. Après le repas, le vieux marchand s’approcha du jeune homme, et voulut l’embrasser ; mais celui-ci le repoussa et lui dit avec fermeté :

« Je croyois vous avoir fait assez connoître l’horreur que m’inspirent de pareils sentimens, pour vous obliger à y renoncer. » Mahmoud, sans se rebuter encore, crut pouvoir profiter de l’état malheureux où étoit Alaeddin, et lui fit entendre que les habillemens, la mule, les marchandises qu’il devoit lui donner, méritoient de sa part quelque reconnoissance. « Garde tes vêtemens, ta mule et tes marchandises, répondit fièrement Alaeddin, et fais-moi ouvrir la porte pour que je m’éloigne à jamais de ta présence. » Mahmoud, déconcerté par la résolution d’Alaeddin, lui fit ouvrir les portes.

Alaeddin ayant fait quelques pas dans la rue, se trouva près d’une mosquée, et se retira sous le vestibule. Au bout de quelque temps, il aperçut de loin une lumière qui pa-