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CONTES ARABES.

conte ? « C’est, lui dit-elle, une vieille femme qui vient souvent ici. » « Bon, reprit Alaeddin, c’est sûrement elle qui m’a dit aussi que vous étiez attaquée de la même maladie. » Les deux époux reconnurent alors le stratagème, et ne craignirent plus de se donner mutuellement des marques de la tendresse qu’ils avoient conçue l’un pour l’autre.

Le lendemain matin, Alaeddin trouva que son bonheur avoit passé avec la rapidité de l’oiseau qui fend l’air, et se plaignit de la nécessité il se trouvoit de se séparer de son épouse. « Je n’ai plus que quelques momens à jouir de votre présence, lui dit-il, les larmes aux yeux. » La jeune dame l’ayant prié de s’expliquer :

« Votre père, dit-il, m’a fait contracter une obligation de cinquante mille pièces d’or pour votre dot. Si je ne le paie pas, il me fera conduire en prison ; et maintenant je ne possède pas la moindre partie de cette somme. »