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CONTES ARABES.

de se passer. Zobéïde lui dit qu’il arrivoit des choses bien étonnantes dans l’intervalle du soir au matin, et qu’en attendant elle alloit donner ses ordres pour le souper. En effet, elle fit bientôt servir une table chargée des mets les plus délicats, et des liqueurs les plus exquises.

Sur la fin du repas, Alaeddin pria Zobéïde de lui chanter un air en s’accompagnant de la guitare. La jeune dame s’empressa de le satisfaire ; elle prit l’instrument, et en tira des sons si harmonieux, que les murs même de l’appartement parurent sensibles à ses accords.

Tout-à-coup ils entendirent heurter assez rudement à la porte de la rue. Alaeddin alla ouvrir, et aperçut quatre derviches dans une attitude suppliante. Leur ayant demandé ce qu’ils vouloient, un d’entr’eux lui répondit :

« Seigneur, nous sommes des derviches étrangers dans cette ville, et nous desirerions passer la nuit chez vous. Dès le point du jour nous