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LES MILLE ET UNE NUITS,

s’étoit senti de l’inclination et de l’attachement pour Alaeddin du moment qu’il l’avoit vu paroître à la cour, fut flatté de sa demande, et y consentit volontiers. Il lui promit même, pour lui donner une marque éclatante de l’intérêt qu’il prenoit à lui, de le faire escorter par ses soldats toutes les fois qu’il se rendroit au divan, ou qu’il en sortiroit.

Alaeddin, comblé d’honneurs à la cour du calife, se rendit tous les jours près de ce prince, avec lequel il vivoit dans la plus étroite intimité. Un soir qu’étant rentré chez lui, et ayant congédié les soldats d’Ahmed Aldanaf, il étoit assis près de son épouse, elle le quitta, en disant qu’elle alloit revenir dans l’instant. Peu après un cri perçant se fit entendre. Alaeddin sortit pour voir d’où partoit ce cri, et trouva sa chère Zobéïde étendue par terre. Il s’approcha d’elle pour la relever ; mais quelles furent sa surprise et son horreur, quand il s’aperçut qu’elle étoit déjà privée de sentiment !