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CONTES ARABES.

à mon cou, et m’invita à l’accompagner jusque chez lui. Quoiqu’assez mécontent, j’acceptai néanmoins sa proposition, ne voulant pas désobliger un homme qui me faisoit tant de caresses.

» Lorsque nous fûmes arrivés à la maison d’Aboul Mozaffer, il ordonna à deux de ses esclaves d’aller chercher la somme qui m’étoit destinée. Ils obéirent sur-le-champ, et rentrèrent peu de temps après, chargés de deux cassettes assez lourdes. « Voilà, mon fils, me dit Mozaffer en m’en présentant les clefs, de quelle manière Dieu a fait fructifier les cinq pièces d’argent dont vous m’aviez chargé. La somme contenue dans ces deux cassettes vous appartient : retournez chez vous ; ces deux esclaves ont ordre de vous suivre. »

» Charmé au-delà de toute expression de ce que je venois d’entendre, je témoignai ma vive reconnoissance au généreux Aboul Mozaffer, et je retournai chez ma mère, à qui la