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CONTES ARABES.

temps, que je devins excessivement riche. J’achetai des terres et des maisons de campagne ; je fis construire plusieurs palais avec de vastes jardins, et je m’entourai d’un grand nombre d’esclaves de l’un et de l’autre sexe.

» Un jour que mon singe étoit assis à mes côtés, comme à son ordinaire, je le vis regarder avec curiosité à droite et à gauche, comme pour s’assurer que nous étions seuls. « Qu’est-ce que cela veut dire, pensai-je en moi-même ? » Mais, jugez de ma surprise, souverain Commandeur des croyans, quand je le vis remuer les lèvres, et que je l’entendis prononcer distinctement mon nom.

» Effrayé de ce prodige, j’étois prêt à m’élancer hors de l’appartement, lorsqu’il me dit : « Ne craignez rien, Abou Mohammed, et ne soyez pas étonné de m’entendre parler ; je ne suis pas un singe ordinaire. » « Qui es-tu donc, m’écriai-je ? »

« Je suis, me répondit-il, du nom-