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CONTES ARABES.

j’aurois infailliblement perdu la vie, si je n’avois été aperçu par quelques matelots qui se trouvoient par hasard dans une barque à peu de distance de l’endroit où j’étois tombé. Ils vinrent aussitôt à mon secours ; et m’ayant saisi par mes habits, ils parvinrent à me mettre à bord.

» Ces hommes parloient un langage qui m’étoit tout-à-fait inconnu : ils m’adressèrent plusieurs fois la parole ; mais je leur fis comprendre, par signes, que je ne les entendois pas. Vers le soir, ils jetèrent leurs filets à la mer, et attrapèrent une grande quantité de poissons qu’ils firent rôtir, et dont je mangeai avec grand appétit. Le lendemain matin ils cinglèrent vers la terre ; et étant débarqués, ils me conduisirent dans une ville très-peuplée, et me présentèrent à leur roi, qui me reçut de la manière la plus flatteuse et la plus distinguée. M’étant informé du nom de la ville où je me trouvois, j’appris qu’elle s’appeloit Henad, et que c’était une des villes maritimes les