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LES MILLE ET UNE NUITS,

mandai si elle vouloit m’accompagner ? Elle y consentit avec joie. Nous sortîmes par le même chemin par où j’étois entré, et nous fûmes rejoindre les hommes extraordinaires qui me l’avoient indiqué. Je les priai de m’enseigner la route que je devois prendre pour retourner dans mon pays. Ils le firent de la meilleure grâce du monde, et poussèrent même la complaisance jusqu’à me conduire sur le bord de la mer, où ils me fournirent un vaisseau et des provisions.

» Nous montâmes dans le vaisseau, qui étoit près de mettre à la voile ; le vent nous fut constamment favorable, et nous arrivâmes fort heureusement à Basra. Le schérif, charmé de revoir sa fille bien aimée, nous reçut à bras ouverts, et nous combla d’amitiés et de caresses.

» Après m’être reposé quelque temps des fatigues que j’avois essuyées, je m’enfermai seul un jour dans mon appartement ; je pris l’aigle que j’avois conservé avec le plus grand soin, et je me mis à faire les fumigations