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LES MILLE ET UNE NUITS,

table. La porte s’ouvrit comme à l’ordinaire. Une jeune esclave dont la beauté surpassoit celle des deux précédentes, s’avança le luth à la main, précédée d’un esclave noir, s’assit au milieu de la salle, et chanta ces vers :

VERS.

« Cessez vos vains reproches, et traitez-moi avec plus de justice : mon cœur ne peut renoncer à vous aimer.

» Ayez pitié d’un malheureux dévoré d’ennui, que vous avez réduit en esclavage.

» Je succombe à la violence du mal qui me consume : vous seule pouvez m’arracher à la mort.

» Ô beauté dont l’image remplit mon cœur, comment vous oublier pour m’attacher à une autre ! »[1]

Le jeune homme habillé en ca-

  1. Ocsorou hograkoum wa callou giafakoum, etc.
    On pourroit lire hagrakoum, et alors le sens seroit : Cessez de me fuir.