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CONTES ARABES.

Giafar, et les voyant causer ensemble, il leur demanda ce qu’ils pouvoient avoir de si important à se communiquer pour se parler ainsi continuellement à l’oreille ?

« Sire, répondit Giafar, ce que me disoit mon camarade peut sans crainte, se répéter tout haut. En qualité de marchand il a parcouru les principales villes du monde ; il a fréquenté les cours des rois et des souverains ; mais jamais il n’a vu chez aucun prince une prodigalité semblable à celle dont vous venez de nous rendre témoins en déchirant successivement plusieurs robes, dont la moindre vaut plus de cinq cents pièces d’or. »

« Chacun, reprit le faux calife, peut disposer à son gré de ses richesses et de ce qui lui appartient. Ce que vous venez de voir est une des manières dont je témoigne ma libéralité à ceux qui m’entourent. Chaque robe que je déchire est pour quelqu’un des convives, qui reçoit, s’il veut, en échange, cinq cents pièces d’or. »