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LES MILLE ET UNE NUITS,

de mes sentimens, si je n’avois dessein de vous prendre pour époux. Puisque nos deux cœurs s’entendent si bien, rien ne sauroit s’opposer à notre union. Je puis disposer de ma personne, et le cadi ne me refusera pas son ministère. » En achevant ces mots la belle Dounia commanda qu’on allât chercher le cadi et des témoins.

» Lorsque le cadi et les témoins furent arrivés, Dounia leur dit : « Le seigneur Aly, ici présent, fils de Mohammed le joaillier, m’a demandé ma main ; je la lui ai accordée, et j’ai reçu en dot le collier que voici. » Le contrat étant dressé, le cadi se retira, et l’on servit un repas composé des mets les plus exquis et les plus délicats. Dix jeunes esclaves, toutes d’une rare beauté, vêtues de la manière la plus élégante, s’empressoient de prévenir nos moindres volontés.

» Sur la fin du repas, la princesse Dounia ordonna aux jeunes esclaves de chanter. L’une d’elles commença ainsi :