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LES MILLE ET UNE NUITS,

bientôt à la connoissance du grand Haroun Alraschid, exciteroit sa curiosité, et me procureroit bientôt l’occasion de lui raconter ma funeste aventure. Depuis près d’un an j’attends cette heureuse occasion ; et pendant tout cet espace de temps je n’ai appris aucune nouvelle de celle qu’il m’est impossible d’oublier, et sans laquelle je ne puis plus vivre. »

Le jeune homme, en achevant ces mots, répandit un torrent de larmes, et récita des vers qui peignoient fortement la violence de son amour.

Le calife Haroun Alraschid fut vivement touché de cette aventure, et se promit bien de faire en cette occasion un acte de justice, et de rendre au jeune homme le seul bien qui pouvoit faire son bonheur. Il lui témoigna l’intérêt que son récit lui avoit inspiré, et lui demanda la permission de se retirer, ainsi que ses compagnons. Le jeune homme ne voulut pas les laisser partir sans qu’ils eussent accepté quelques présens,