Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
LES MILLE ET UNE NUITS,

salua gracieusement l’émir, et tous ceux qui l’entouroient, descendit légèrement de cheval, prit place dans l’assemblée, et adressa ainsi la parole à l’émir :

« La profession des armes eut toujours des attraits pour moi. J’ai acquis quelque expérience dans les combats : je viens vous en faire hommage, et offrir mes leçons au prince Habib. Je sens que je puis paroître téméraire en sollicitant l’honneur de servir de maître à votre fils ; mais si vous voulez me permettre de me mesurer avec vous, peut-être vous trouverez que je ne suis pas tout-à-fait indigne de ce glorieux emploi. »

Les scheiks, qui étoient auprès de l’émir Selama, voulurent l’empêcher d’accepter le combat que lui proposoit l’étranger, et lui représentoient que peut-être c’étoit un chevalier méchant et discourtois, ou même quelques génie jaloux de sa réputation, qui espéroit le vaincre en employant la ruse et la perfidie. L’émir, méprisant la crainte qu’on vouloit lui