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LES MILLE ET UNE NUITS,

nous ? Serons-nous bientôt dans les états du prince mon mari ? » « Madame, répondit Mobarec, il est temps de vous détromper. Le prince Zeyn ne vous a épousée que pour vous tirer du sein de votre père. Ce n’est point pour vous rendre souveraine de Balsora qu’il vous a donné sa foi ; c’est pour vous livrer au roi des Génies qui lui a demandé une fille de votre caractère. » À ces mots elle se mit à pleurer amèrement, ce qui attendrit fort le prince et Mobarec. « Ayez pitié de moi, leur disoit-elle. Je suis une étrangère ; vous répondrez devant Dieu de la trahison que vous m’avez faite. »

Ses larmes et ses plaintes furent inutiles. On la présenta au roi des Génies, qui, après l’avoir regardée avec attention, dit à Zeyn : « Prince, je suis content de vous. La fille que vous m’avez amenée, est charmante et chaste ; et l’effort que vous avez fait pour me tenir parole, m’est agréable. Retournez dans vos états. Quand vous entrerez dans la cham-