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LES MILLE ET UNE NUITS,

ses discours pleins d’esprit et de sagesse ; et pour faire voir jusqu’à quel point il le croyoit sage et prudent, il lui confia la conduite des autres princes, quoiqu’il fût de leur âge ; de manière que voilà Codadad gouverneur de ses frères.

Cela ne fit qu’irriter leur haine. « Comment donc, dirent-ils, le roi ne se contente pas d’aimer un étranger plus que nous, il veut encore qu’il soit notre gouverneur, et que nous ne fassions rien sans sa permission ? C’est ce que nous ne devons pas souffrir. Il faut nous défaire de cet étranger. » « Nous n’avons, disoit l’un, qu’à l’aller chercher tous ensemble, et le faire tomber sous nos coups. » « Non, non, disoit l’autre, gardons-nous bien de nous l’immoler nous-mêmes ; sa mort nous rendroit odieux au roi, qui, pour nous en punir, nous déclareroit tous indignes de régner. Perdons l’étranger adroitement. Demandons-lui permission d’aller à la chasse ; et quand nous serons loin de ce palais, nous prendrons le