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LES MILLE ET UNE NUITS,

persécute est inconstante ; votre sort peut changer. J’ose même vous assurer que si vos malheurs peuvent être soulagés, il le seront dans mes états. Je vous offre mon palais : vous demeurerez auprès de la reine ma mère, qui s’efforcera, par ses bons traitemens, d’adoucir vos peines. Je ne sais point encore qui vous êtes, mais je sens que je m’intéresse déjà pour vous. »

» Je remerciai le jeune roi de ses bontés ; j’acceptai les offres obligeantes qu’il me faisoit, et pour lui montrer que je n’en étois pas indigne, je lui découvris ma condition. Je lui peignis l’audace du jeune Sarrazin, et je n’eus besoin que de raconter simplement mes malheurs pour exciter sa compassion et celle de tous ses officiers qui m’écoutoient. Le prince, après que j’eus cessé de parler, reprit la parole, et m’assura de nouveau qu’il prenoit beaucoup de part à mon infortune. Il me conduisit ensuite à son palais, où il me présenta à la reine sa mère. Il fallut là recom-