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CONTES ARABES.

ordre. La vue de ces nouveaux soldats étonna les deux partis qui ne savoient ce qu’ils en devoient penser. Mais ils ne demeurèrent pas long-temps dans l’incertitude : ces cavaliers vinrent prendre en flanc les ennemis du roi de Harran, et les chargèrent avec tant de furie, qu’ils les mirent d’abord en désordre, et bientôt en déroute. Ils n’en demeurèrent pas là : ils les poursuivirent vivement, et les taillèrent en pièces presque tous.

Le roi de Harran qui avoit observé avec beaucoup d’attention tout ce qui s’étoit passé, avoit admiré l’audace de ces cavaliers dont le secours inopiné venoit de déterminer la victoire en sa faveur. Il avoit sur-tout été charmé de leur chef, qu’il avoit vu combattre avec une valeur extrême ; il souhaitoit de savoir le nom de ce héros généreux. Impatient de le voir et de le remercier, il chercha à le joindre ; il s’aperçut qu’il avançoit pour le prévenir. Ces deux princes s’approchèrent ; et le roi de