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CONTES ARABES.

te rien dire davantage : éclaircis-moi de tout ; et si tu me rapportes une bonne nouvelle, il y aura un beau présent pour toi. Va vîte, et reviens incessamment. »

La nourrice partit avec une grande joie du calife, qui étoit ravi de voir Zobéïde dans ces embarras ; mais Mesrour, extrêmement mortifié de voir la princesse dans une si grande colère contre lui, cherchoit les moyens de l’appaiser, et de faire en sorte que le calife et Zobéïde fussent également contens de lui. C’est pourquoi il fut ravi dès qu’il vit que Zobéïde prenoit le parti d’envoyer sa nourrice chez Abou Hassan, parce qu’il étoit persuadé que le rapport qu’elle lui feroit ne manqueroit pas de se trouver conforme au sien, et qu’il serviroit à le justifier et à le remettre dans ses bonnes grâces.

Abou Hassan, cependant, qui étoit toujours en sentinelle à la jalousie, aperçut la nourrice d’assez loin : il comprit d’abord que c’étoit un message de la part de Zobéïde. Il appela