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LES MILLE ET UNE NUITS,

elle en s’adressant à Nouzhatoul-Aouadat, que je vous dise la méchanceté et l’imposture de ce vilain Mesrour, qui a soutenu à notre bonne maîtresse, avec une effronterie inconcevable, que vous étiez morte, et qu’Abou Hassan étoit vivant ! »

« Hélas, ma bonne mère, s’écria alors Nouzhatoul-Aouadat, plût à Dieu qu’il eût dit vrai ! Je ne serois pas dans l’affliction où vous me voyez, et je ne pleurerois pas un époux qui m’étoit si cher. » En achevant ces dernières paroles, elle fondit en larmes, et elle marqua une plus grande désolation par le redoublement de ses pleurs et de ses cris.

La nourrice attendrie par les larmes de Nouzhatoul-Aouadat, s’assit auprès d’elle, et en les accompagnant des siennes, elle s’approcha insensiblement de la tête d’Abou Hassan, souleva un peu son turban, et lui découvrit le visage pour tâcher de le reconnoître. « Ah, pauvre Abou Hassan, dit-elle en le recouvrant aussitôt, je prie Dieu qu’il vous fasse