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CONTES ARABES.

de l’abandonner à son libertinage. Cela lui fit beaucoup de peine ; et le chagrin de ne pouvoir faire rentrer ce fils dans son devoir, lui causa une maladie si opiniâtre, qu’il en mourut au bout de quelques mois.

La mère d’Aladdin qui vit que son fils ne prenoit pas le chemin d’apprendre le métier de son père, ferma la boutique, et fit de l’argent de tous les ustensiles de son métier, pour l’aider à subsister, elle et son fils, avec le peu qu’elle pourroit gagner à filer du coton.

Aladdin qui n’étoit plus retenu par la crainte d’un père, et qui se soucioit si peu de sa mère, qu’il avoit même la hardiesse de la menacer à la moindre remontrance qu’elle lui faisoit, s’abandonna alors à un plein libertinage. Il fréquentoit de plus en plus les enfans de son âge, et ne cessoit de jouer avec eux avec plus de passion qu’auparavant. Il continua ce train de vie jusqu’à l’âge de quinze ans, sans aucune ouverture d’esprit pour quoi que ce soit, et sans faire