Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, V.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
407
CONTES ARABES.

et en la voyant sans humidité comme le magicien le lui avoit dit, il la mit dans son sein ; il descendit de la terrasse, et il s’arrêta dans le jardin à en considérer les fruits qu’il n’avoit vus qu’en passant. Les arbres de ce jardin étoient tous chargés de fruits extraordinaires. Chaque arbre en portoit de différentes couleurs : il y en avoit de blancs, de luisans et transparens comme le cristal, de rouges, les uns plus chargés, les autres moins ; de verts, de bleus, de violets, de tirant sur le jaune, et de plusieurs autres sortes de couleurs. Les blancs étoient des perles ; les luisans et transparens, des diamans ; les rouges les plus foncés, des rubis ; les autres moins foncés, des rubis balais ; les verts, des émeraudes ; les bleus, des turquoises ; les violets, des améthystes ; ceux qui tiroient sur le jaune, des saphirs ; et ainsi des autres. Et ces fruits étoient tous d’une grosseur et d’une perfection à quoi on n’avoit encore vu rien de pareil dans le monde. Aladdin qui n’en connoissoit