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LES MILLE ET UNE NUITS,

nier plat fut dépensé, Aladdin eut recours au bassin, qui pesoit lui seul dix fois autant que chaque plat. Il voulut le porter à son marchand ordinaire, mais son grand poids l’en empêcha. Il fut donc obligé d’aller chercher le juif qu’il amena chez sa mère ; et le juif, après avoir examiné le poids du bassin, lui compta sur-le-champ dix pièces d’or, dont Aladdin se contenta.

Tant que les dix pièces d’or durèrent, elles furent employées à la dépense journalière de la maison. Aladdin cependant, accoutumé à une vie oisive, s’étoit abstenu de jouer avec les jeunes gens de son âge, depuis son aventure avec le magicien africain. Il passoit les journées à se promener, ou à s’entretenir avec des gens avec lesquels il avoit fait connoissance. Quelquefois il s’arrêtoit dans les boutiques de gros marchands, où il prêtoit l’oreille aux entretiens de gens de distinction qui s’y arrêtoient, ou qui s’y trouvoient comme à une espèce de rendez-vous ;