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CONTES ARABES.

le syndic venoit de parler à Tourmente.

La femme du syndic ayant appris par son esclave qu’une dame du palais étoit dans sa maison, voulut sortir de la chambre où elle étoit pour l’aller recevoir ; mais Tourmente qui suivoit de près l’esclave, ne lui en donna pas le temps et entra. La femme du syndic se prosterna devant elle, pour marquer le respect qu’elle avoit pour tout ce qui appartenoit au calife. Tourmente la releva, et lui dit : « Ma bonne dame, je vous prie de me faire parler aux deux étrangères qui sont arrivées à Bagdad hier au soir. » « Madame, répondit la femme du syndic, elles sont couchées dans ces deux petits lits que vous voyez l’un auprès de l’autre. » Aussitôt la favorite s’approcha de celui de la mère, et la considérant avec attention : « Ma bonne femme, lui dit-elle, je viens vous offrir mon secours. Je ne suis pas sans crédit dans cette ville, et je pourrai vous être utile à vous et à votre compagne. »