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LES MILLE ET UNE NUITS,

fant. Ils découvrirent par leurs observations qu’il vivroit long-temps, qu’il seroit courageux, mais qu’il auroit besoin de courage pour soutenir avec fermeté les malheurs qui le menaçoient. Le roi ne fut point épouvanté de cette prédiction. « Mon fils, dit-il, n’est pas à plaindre, puisqu’il doit être courageux : il est bon que les princes éprouvent des disgrâces, l’adversité purifie leur vertu ; ils en savent mieux régner. »

Il récompensa les astrologues et les renvoya. Il fit élever Zeyn avec tout le soin imaginable. Il lui donna des maîtres, dès qu’il le vit en âge de profiter de leurs instructions. Enfin il se proposoit d’en faire un prince accompli, quand tout-à-coup ce bon roi tomba malade d’une maladie que ses médecins ne purent guérir. Se voyant au lit de la mort, il appela son fils, et lui recommanda, entr’autres choses, de s’attacher à se faire aimer plutôt qu’à se faire craindre de son peuple ; de ne point prêter l’oreille aux flatteurs, et d’être aussi