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LES MILLE ET UNE NUITS,

éclatant de rire ; allez, mon fils, contentez-vous. Ce qui me console, c’est que la chose n’est pas si fatigante que le voyage d’Égypte. »

« Hé bien, madame, reprit le roi, il faut vous l’avouer, ce troisième songe m’a rendu ma confiance : il est lié aux deux autres. Car enfin examinons toutes les paroles du vieillard : il m’a d’abord ordonné d’aller en Égypte ; là, il m’a dit qu’il ne m’avoit fait faire ce voyage que pour m’éprouver.

« Retourne à Balsora, m’a-t-il dit ensuite ; c’est là que tu dois trouver des trésors. »

» Cette nuit il m’a marqué précisément l’endroit où ils sont. Ces trois songes, ce me semble, sont suivis, ils n’ont rien d’équivoque. Pas une circonstance qui embarrasse. Après tout, ils peuvent être chimériques ; mais j’aime mieux faire une recherche vaine, que de me reprocher toute ma vie d’avoir manqué peut-être de grandes richesses en faisant mal-à-propos l’esprit-fort. »