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CONTES ARABES.

mandé, sans en rien diminuer. Il les mit dans un panier dont il s’étoit pourvu exprès ; et avec ce panier au bras il alla vers le palais d’Aladdin, et quand il s’en fut approché, il se mit à crier :

« Qui veut changer des vieilles lampes pour des neuves ? »

À mesure qu’il avançoit, et d’aussi loin que les petits enfans qui jouoient dans la place l’entendirent, ils accoururent, et ils s’assemblèrent autour de lui avec de grandes huées, et le regardèrent comme un fou. Les passans rioient même de sa bêtise, à ce qu’ils s’imaginoient. « Il faut, disoient-ils, qu’il ait perdu l’esprit, pour offrir de changer des lampes neuves contre des vieilles. »

Le magicien africain ne s’étonna ni des huées des enfans, ni de tout ce qu’on pouvoit dire de lui ; et pour débiter sa marchandise, il continua de crier :

« Qui veut changer de vieilles lampes pour des neuves ? »

Il répéta si souvent la même