Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
LES MILLE ET UNE NUITS,

place, venoit d’escalader les murs du palais en plusieurs endroits, et commencent à les démolir pour faire brèche. Avant que le sultan donnât le signal, il lui dit : « Sire, je supplie votre Majesté de penser mûrement à ce qu’elle va faire. Elle va courir risque de voir son palais forcé ; et si ce malheur arrivoit, l’événement pourroit en être funeste. » « Mon palais forcé, reprit le sultan ! Qui peut avoir cette audace ? » « Sire, repartit le grand visir, que votre Majesté jette les yeux sur les murs de son palais et sur la place, elle connoîtra la vérité de ce que je lui dis. »

L’épouvante du sultan fut si grande quand il eut vu une émeute si vive et si animée, que dans le moment même il commanda au bourreau de remettre son sabre dans le fourreau, doter le bandeau des yeux d’Aladdin, et de le laisser libre. Il donna ordre aussi aux chiaoux de crier que le sultan lui faisoit grâce, et que chacun eût à se retirer.

Alors tous ceux qui étoient déjà