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LES MILLE ET UNE NUITS,

présenter, mon vin acquiert une nouvelle bonté par l’approbation que vous lui donnez. » « Buvez à ma santé, reprit la princesse, vous trouverez vous-même que je m’y connois. » Il but à la santé de la princesse. Et en rendant le gobelet : « Princesse, dit-il, je me tiens heureux d’avoir réservé cette pièce pour une si bonne occasion ; j’avoue moi-même que je n’en ai bu de ma vie de si excellent en plus d’une manière. »

Quand ils eurent continué de manger et de boire trois autres coups, la princesse qui avoit achevé de charmer le magicien africain par ses honnêtetés et par ses manières tout obligeantes, donna enfin le signal à la femme qui lui donnait à boire, en disant en même temps qu’on lui apportât son gobelet plein de vin, qu’on remplît de même celui du magicien africain, et qu’on le lui présentât. Quand ils eurent chacun leur gobelet à la main : « Je ne sais, dit-elle au magicien africain, comment on en use chez vous quand on s’aime bien, et qu’on