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LES MILLE ET UNE NUITS,

trouvé sa chère fille, après l’avoir pleurée sincèrement comme perdue ; et la princesse de son côté étoit tout en larmes de la joie qu’elle avoit de revoir le sultan son père.

Le sultan prit enfin la parole : « Ma fille, dit-il, je veux croire que c’est la joie que vous avez de me revoir qui fait que vous me paraissez aussi peu changée que s’il ne vous étoit rien arrivé de fâcheux. Je suis persuadé néanmoins que vous avez beaucoup souffert. On n’est pas transporté dans un palais tout entier, aussi subitement que vous l’avez été, sans de grandes alarmes et de terribles angoisses. Je veux que vous me racontiez ce qui en est, et que vous ne me cachiez rien. »

La princesse se fit un plaisir de donner au sultan son père la satisfaction qu’il demandoit. « Sire, dit la princesse, si je parois si peu changée, je supplie votre Majesté de considérer que je commençai à respirer dès hier de grand matin par la présence d’Aladdin mon cher époux et