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CONTES ARABES.

voir en porter. Les sacs étoient grands, et je les eusse volontiers emplis tous ; mais il falloit les proportionner aux forces de mes chameaux.

» Le derviche fit la même chose que moi ; mais je m’aperçus qu’il s’attachoit plutôt aux pierreries ; et comme il m’en eut fait comprendre la raison, je suivis son exemple, et nous enlevâmes beaucoup plus de toute sorte de pierres précieuses que d’or monnoyé. Nous achevâmes enfin d’emplir tous nos sacs, et nous en chargeâmes les chameaux. Il ne restoit plus qu’à refermer le trésor et à nous en aller.

» Avant que de partir, le derviche rentra dans le trésor ; et comme il y avoit plusieurs grands vases d’orfévrerie de toutes sortes de façons, et d’autres matières précieuses, j’observai qu’il prit dans un de ces vases une petite boîte d’un certain bois qui m’étoit inconnu, et qu’il la mit dans son sein, après m’avoir fait voir qu’il n’y avoit qu’une espèce de pommade.

» Le derviche fit la même cérémo-