Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VI.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
228
LES MILLE ET UNE NUITS,

et c’est ce que j’ai fait jusqu’à présent ; mais pour expier mon crime envers Dieu, je m’imposai en même temps la peine d’un soufflet de la part de chaque personne charitable qui auroit compassion de ma misère.

» Voilà, Commandeur des croyans, le motif de ce qui parut hier si étrange à votre Majesté, et de ce qui doit m’avoir fait encourir son indignation ; je lui en demande pardon encore une fois comme son esclave, en me soumettant à recevoir le châtiment que j’ai mérité. Et si elle daigne prononcer sur la pénitence que je me suis imposée, je suis persuadé qu’elle l’a trouvera trop légère, et beaucoup au-dessous de mon crime. »


Quand l’aveugle eut achevé son histoire, le calife lui dit : « Baba Abdalla, ton péché est grand ; mais Dieu soit loué de ce que tu en as connu l’énormité, et de la pénitence publique que tu en as faite jusqu’à présent. C’est assez, il faut que dorénavant tu la continues dans le particulier, en