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CONTES ARABES.

nourrir quand j’en ai eu besoin, il s’agit présentement d’une affaire de tout autre importance. J’ai fait demander en mariage au sultan la princesse Badroulboudour sa fille. Il me l’a promise, et il m’a demandé un délai de trois mois. Au lieu de tenir sa promesse, ce soir, avant le terme échu, il la marie au fils du grand visir : je viens de l’apprendre, et la chose est certaine. Ce que je te demande, c’est que, dès que le nouvel époux et la nouvelle épouse seront couchés, tu les enlèves, et que tu les apportes ici tous deux dans leur lit.

« Mon maître, reprit le génie, je vais t’obéir. As-tu autre chose à me commander ? »

« Rien autre chose pour le présent, repartit Aladdin. » En même temps le génie disparut.

Aladdin revint trouver sa mère ; il soupa avec elle, avec la même tranquillité qu’il avoit coutume de le faire. Après le souper il s’entretint quelque temps avec elle du mariage de la prin-